Un peu
d’histoire : durant trois siècles, Polonnaruwa fut la
capitale de la dynastie chola et du royaume cinghalais. Datant de
presque un millénaire, elle est plus récente qu’Anuradhapura et
généralement mieux conservée (mais de moindre ampleur). La
dynastie chola de l’Inde du sud fit de Polonnaruwa sa capitale
après avoir conquis Anuradhapura à la fin du Xème siècle. La cité
bénéficiait en effet d’un emplacement plus stratégique pour se
protéger contre d’éventuelles révoltes du royaume cinghalais de
Ruhunu, dans le sud-est. Les moustiques y étaient en outre moins
nombreux ! Lorsque le roi cinghalais Vijayabahu 1er
bouta les chola hors de l’île en 1070, il conserva Polonnaruwa
comme capitale. Polonnaruwa atteignit son apogée sous le règne de
Parakramabahu 1er (r. 1153-11_-), qui fit ériger de
gigantesques monuments, dessina de superbes parcs et créa même un
réservoir de 25 km2, appelé Parakrama Samudra (mer de Parakrama)
en raison de sa taille. Le lac actuel, qui englobe trois anciens
réservoirs, n’est sans doute pas celui d’origine. Nissanka Malla
(r. 1187-1193), qui succéda à Parakramabahu 1er conduisit
pratiquement le royaume à la faillite en essayant de rivaliser avec
ses prédécesseurs. Au début du XIIIème siècle Polonnaruwa
commença à se montrer aussi vulnérable aux invasions indiennes
qu’Anuradhapura. Elle fut finalement abandonnée et le centre du
pouvoir fut transféré dans l’ouest de l’île. La cité ancienne
de Polonnaruwa figure sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco
depuis 1982.
En
ce qui concerne notre visite, comme il est conseillé de partir tôt
en raison de la chaleur, nous sommes prêts à 7h. Malheureusement,
le musée où s’achètent les billets (25$/pers), n’ouvre qu’à
8h… A proximité se trouve
l’ensemble de la Rest House et nous allons passer cette demi-heure à le visiter. On y trouve les ruines du palais de Nissanka Malla et les bains royaux. On peut également y voir la salle du Conseil royal qui abritait le trône en pierre du roi, en forme de lion, exposé au National Museum de Colombo. Nous filons ensuite acheter nos billets, et commençons notre visite par le Musée archéologique, qui donne un très bon aperçu et beaucoup (trop) d’explications sur les visites qui nous attendent. Que d’informations d’un seul coup…
l’ensemble de la Rest House et nous allons passer cette demi-heure à le visiter. On y trouve les ruines du palais de Nissanka Malla et les bains royaux. On peut également y voir la salle du Conseil royal qui abritait le trône en pierre du roi, en forme de lion, exposé au National Museum de Colombo. Nous filons ensuite acheter nos billets, et commençons notre visite par le Musée archéologique, qui donne un très bon aperçu et beaucoup (trop) d’explications sur les visites qui nous attendent. Que d’informations d’un seul coup…
Nous
retrouvons nos vélos pour entamer la visite, et nous nous égarons,
découvrant au passage le marché et son agitation… Nous finissons
par retrouver le bon chemin et commençons par visiter le secteur
comprenant l’ensemble du palais royal. Construit sous Parakramabahu
1er, il comprend le Palais royal, monument qui à
l’origine aurait comporté 7 étages et qui mesure 31 m sur 13. Les
murs faisaient 3 m d’épaisseur et étaient percés de trous qui
recevaient les poutres de soutènement des étages. Le toit de cet
édifice de 50 pièces reposait sur 30 piliers. Nous découvrons
ensuite la salle d’audience de Parakramabahu qui comporte une
remarquable frise figurant des éléphants, chacun d’entre eux étant dans une position différente. De beaux lions se dressent en haut des marches. Ensuite nous voyons le bain du prince (Kumara Pokuna), dont deux de ses orifices sont en forme de mâchoire de crocodile.
Nous
enchainons ensuite avec le Quadrilatère, l’ensemble le plus
compact de toutes les cités anciennes du Sri Lanka. Il est composé
d’un grand nombre de monuments dont les principaux sont : le
Vatadage : bel exemple
de ce type d’architecture consistant en une chambre reliquaire en forme de cercle. La première terrasse de l’ensemble mesure 18 m de diamètre, et la seconde possède 4 entrées flanquées de remarquables gardiens de pierre. La pierre de lune à l’entrée nord serait la plus belle de Polonnaruwa. Les 4 entrées mènent au dagoba central, orné de 4 bouddhas
de ce type d’architecture consistant en une chambre reliquaire en forme de cercle. La première terrasse de l’ensemble mesure 18 m de diamètre, et la seconde possède 4 entrées flanquées de remarquables gardiens de pierre. La pierre de lune à l’entrée nord serait la plus belle de Polonnaruwa. Les 4 entrées mènent au dagoba central, orné de 4 bouddhas
Thuparama
Gedige : le plus petit gedige (temple bouddhique creux aux
murs épais) de Polonnaruwa, est également l’un des plus beaux. Il
est le seul à avoir gardé un toit intact.
Gal
Pota : du côté nord du Gal Pota (livre de pierre) une
gigantesque sculpture qui figure un livre en ola (feuille de palmier
talipot). Il mesure près de 9m de long, 1,50m de large et 40 à 66cm
d’épaisseur. Une inscription, la plus longue de ce type au Sri
Lanka où il en existe beaucoup, indique qu’il s’agit d’une
œuvre de Nissanka Malla. Elle vante les vertus du roi et précise
que cette dalle de 25 tonnes fut transportée depuis Mihintale, à
plus de 100km de là.
Hatadage :
une chambre de la Dent (de Bouddha). Elle fut aussi érigée par
Nissanka Malla. Elle aurait été bâtie en 60 jours… Elle montre
une belle symétrie des portes.
Latha-Mandapaya :
on doit aussi ce monument à Nissanka Malla. Une construction unique,
formé d’un treillis de pierre (curieuse imitation d’une clôture
en bois), entoure un minuscule dagoba cerné de piliers en pierre
figurant des tiges de lotus couronnés de bourgeons fermés. On dit
que Nissanka Malla venait ici pour écouter les textes bouddhiques
chantés…
Atadage :
sanctuaire destiné à accueillir la Dent sacrée, c’est le seul
monument de l’époque de Vijayabahu 1er subsistant à
Polonnaruwa.
Voir la diaporama du Quadrilatère
Voir la diaporama du Quadrilatère
Nous
récupérons nos vélos, que l’on n’a pas besoin d’attacher…
et poursuivons la visite, sous un soleil de plomb et une chaleur
proche des 40° ! Heureusement nous trouvons refuge de temps en
temps sous les arbres. Nous finissons également par trouver un
marchand pour trouver une bouteille d’eau… fraîche ! Un
bonheur !
Nous
enchaînons avec l’ensemble du nord, composé, lui-aussi de
nombreux monuments et assez espacés. Heureusement que nous sommes en
vélo… Voici donc les principaux monuments que nous parcourons :
Rankot
Vihara : haut de 54m, le Rankot Vihara est inspiré de du
style d’Anuradhapura. C’est le plus haut dagoba de Polonnaruwa et
le 4ème de l’ïle. Il daterait du règne de Nissanka
Malla. Commeles autres dagobas de Polonnaruwa et d’Anuradhapura, il
possède un dôme en terre, recouvert de briques et de plâtre.
Buddha
Seema Prasada : il domine les autres monuments de l’Alahana
Pirivena, c’était la salle de réunion du monastère. Il comporte
un beau mandapaya (plate-forme surélevée reposant sur des piliers
décoratifs).
Lankatilaka :
construit par Parakramabahu 1er , puis restauré par
Vijayabahu IV, le Lankatilaka est un énorme gedige de 17 m de haut
(le toit s’est écroulé). Une allée semblable à celle des
cathédrales mène à un gigantesque Buddha debout, aujourd’hui
décapité. Les murs extérieurs sont décorés de bas-reliefs
représentant les structures de polonnaruwa dans leur état
d’origine.
Kiri
Vihara : dagoba, jadis connu sous le nom de Rupavati
Chetiya, est attribué à Subhadra, épouse du roi Parakramabahu. Son
nom actuel signifie « blanc laiteux » (lorsque la jungle
fut défrichée après 700 années d’abandon, on découvrit, en
parfait été, le revêtement de chaux d’origine). C’est le
dagoba le mieux conservé de Polonnaruwa, parmi ceux qui n’ont pas
été restaurés.
Gal
Vihara : ensemble de 4 buddhas qui font partie du monastère
nord de Parakramabahu, qui marque l’apothéose de l’art
cinghalais en matière de travail de la pierre. Les statues, taillés
dans le même long bloc de granit, étaient jadis chacune enfermée
dans une enceinte séparée (on aperçoit encore les trous creusés
dans la roche derrière les statues, dans lesquels des poutres en
bois avaient été introduites). Le bouddha debout, de 7m de haut,
est considéré comme le plus beaude la série. La position
singulière des bras, ainsi que l’expression d’affliction du
visage, laissèrent d’abord supposer qu’il s’agissait d’une
représentation d’Ananda, disciple de Bouddha déplorant le départ
de son maître pour le nirvana ; en effet une statue couchée
figure juste à côté. Le fait qu’il possédait sa propre enceinte
et la découverte plus tardive d’autres sculptures dont les bras
épousaient la même position ont dicrédité cette théorie, et
l’on considère aujourd’hui que toutes les sculptures
représentent le Bouddha. Le grand bouddha couché entrant dans le
parinirvana (entrée dans le nirvana d’un Bouddha ; victoire
finale sur la souffrance) est long de 14m.On peut remarquer le subtil
renfoncement de l’oreiller sous la tête et le symbole de la roue
solaire, égalamement sur l’oreiller. Les deux autres statues sont
des bouddhas assis ; celle de la petite cavité est plus petite
et de moins bonne facture.
Les
deux sites suivants sont un peu plus excentrés et il faut
reconnaitre que nous commencions à fatiguer. Nous avons quand même
décidé de faire l’effort, surtout pour le dernier avec un bon
raidillon final, et nous n’avons pas regretté nos efforts…
Nelum
Pokuna : c’est un bassin en forme de lotus qui était
probablement utilisé par les moines. Il mesure presque 8m de
diamètre et est composé de cinq anneaux concentriques formés
chacun de huit pétales.
Salle
de la statue Tivanka : Tivanka signifie « à trois
flexion » et fait référence à la position du bouddha situé
à l’intérieur, réservé normalement aux figures féminines.
L’édifice est remarquable par ses étranges sculptures de nains
sur les murs extérieurs et par ses fresques à l’intérieur
(seules peintures murales à avoir survécu à Polonnaruwa).Certaines
datent des travaux de restauration entrepris par Parakramabahu III,
d’autres sont beaucoup plus anciennes.
Voir le diaporama de l'ensemble du nord
Voir le diaporama de l'ensemble du nord
Notre
visite de l’ensemble du nord est terminée et il nous reste encore
celui du sud, plus petit et plus proche de notre guest-house. Après
une pause au bord de la route pour déguster un king coco (une noix
de coco fraiche pleine à ras bord de son eau) ; on boit d’abord
l’eau à la paille et ensuite on nous coupe une « écaille »
d’écorce qui sert de cuiller pour déguster la pulpe… Ce petit
remontant avalé nous repartons par la digue du réservoir découvrir
nos derniers vestiges répertorié "ensemble du sud".
Potgul
Vihara : connu également sous le nom de dagoba
bibliothèque, c’est une construction insolite : un édifice
creux en forme de stupa, aux murs épais, qui aurait servis jadis à
entreposer des livres sacrés. Il s’agit en fait d’un gedige
circulaire et de quatre dagobas de taille plus modeste, organisés en
quinconce autour du dôme central, une disposition cinghalaise très
répandue dans laquelle cinq éléments forment un rectangle (un à
chaque angle et un au centre).
La
statue : c’est une représentation humaine de presque 4m
de haut, d’un réalisme surprenant qui contraste étrangement avec
celles de Bouddha, généralement idéalisées ou stylisées. Le
personnage figuré est sujet à débats. Pour certains l’objet
qu’il tient étant un livre, il pourrait s’agir d’Agastaya, un
sage indien légendaire. Selon la théorie la plus commune, l’objet
en question serait un joug symbolisant la souveraineté et le
personnage barbu serait Parakramabahu 1er. On dit aussi
qu’en fait de joug il s’agirait simplement d’une tranche de
papaye…
Notre
visite s’achève par cette statue et nous sommes contents de notre
visite, même si nous sommes plutôt fatigués de ces 6 heures dans les ruines... Nous rentrons dans
nos appartements faire un peu de lessive après avoir pris un peu de
repos avec une bière bien fraiche… Nous ne regrettons pas notre
lever matinal car le ciel s’est couvert rapidement et dès 15h
l’orage éclate, et durera jusqu’au début de la nuit. Après un
dernier dîner et une dernière nuit dans notre guest-house du Palm
Garden, nous prendrons le bus demain pour rejoindre d’abord
Harabana, puis de là prendre un nouveau bus pour la côte est et
rejoindre Trincomalee. Nous avons prévu de loger à Uppuveli, 6km
plus au nord, tout au bord de la plage. A suivre…
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