dimanche 25 mai 2014

L'Adam's Peak!

L'Adam's Peak, c'est le plus haut sommet que l'on peut gravir au Sri Lanka, mais ce n'est que le quatrième plus haut sommet du pays. Par contre c'est une montagne sacrée, gravie chaque année par des milliers de pèlerins (pélerinage du Sri Pada), de la poya (pleine lune de décembre à celle de mai). Nous avons décidé d'y aller avec Karine, la collègue que Béa remplace. La date a été fixé à ce week-end, malgré que nous ne soyons plus en saison pour le faire. Nous verrons bien.
Nous nous sommes fixés rendez-vous à 8h00 à la gare de bus de Pattah, que nous sommes allés, par précaution repérer la veille. Finalement nous prenons un mini-bus qui démarre à 8h40 et qui nous déposera à Hatton, dans la montagne 4 heures plus tard avec un arrêt à mi-chemin pour une petite pause bienvenue. De Hatton nous prenons dans la foulée un autre bus pour Dalhousie, (des photos) le temps tout juste pour Philippe de
racheter un parapluie oublié à Colombo... Nous arrivons au terminus et début de notre randonnée vers 14h30 et découvrons que les nombreuses boutiques qui vendent aux pèlerins tout un tas de ravitaillement et de boissons sont... toutes fermées. Seules deux ou trois sont encore ouvertes, mais n'ont vraiment plus grand chose à proposer. Nous finissons par dénicher un endroit ou on nous propose des "crèpes" accompagnées de lentilles (photo ci-dessus), histoire de prendre des forces avant
d'attaquer la montée. A peine les premiers pas effectués que la pluie est de la partie et qu'il faut sortir les équipements. Heureusement c'est de courte durée, mais la montagne est prise dans les nuages, et nous ne l'apercevrons que durant de très courts passages. C'est une randonnée d'environ 1000 m de dénivelée, sur une chemin pratiquement entièrement constituée de marches de béton (autour de 5000). Nous arriverons
au sommet vers 18h45 alors que la nuit est presque tombée. Nous avons été accompagné une grande partie du chemin par un indien et aussi par ....un chien; lors de la saison des pèlerinages Karine nous explique qu'il y en a des dizaines, qui dorment parmi les pèlerins en attendant le lever du jour. En effet au sommet il y un grand dortoir, où nous pensions passer la nuit mais, ce n'est plus la saison! Tout est fermé depuis la semaine dernière, même le temple! Le gardien veut que nous redescendions, mais venus pour voir le lever du soleil et n'ayant pas prévu les choses de cette manière, nous lui disons que nous allons dormir dehors dans un endroit abrité... Au bout d'un moment lorsque l'indien qui était arrivé avec nous est reparti dans la descente, il revient nous proposer d'aller dormir dans sa
Toutes les bestioles du secteur (beaucoup de batraciens)
chambre jusqu'à ....3 heures; heure à laquelle des gens doivent arriver... Nous acceptons volontiers son offre, d'autant que le vent souffle et que le brouillard est épais et humide. Nous mangeons un morceau et Philippe demande au gardien de lui expliquer les règles du cricket, car il regarde un match de la ligue indienne sur son lecteur de DVD, équipé pour recevoir la télévision. Il nous expliquera aussi la vie des lieux en saison, qu'il y a 40 
permanents en comptant les religieux, docteurs, policiers, militaires, cuisiniers...; que certains jours il passe entre 200 et 300 000 personnes..., nous vous laissons imaginer l'ambiance! Bien entendu cette foule est source d'accidents, certains mortels (cette année 4 décès ont été enregistrés). C'est colossal. L'objectif des pèlerins c'est d'être au sommet au lever du jour et Karine nous dit que lorsqu'elle est
venue le temps n'était pas meilleur qu'aujourd'hui, et que bon nombre de gens qui n'avaient pas trouvé de quoi dormir à l'abri, le faisait dehors sous des bâches, dans le froid...
A un moment le gardien nous demande si on veut l'accompagner jusqu'à la grille du temple. Avec sa lampe il nous éclaire un peu les lieux mais on ne verra pas grand chose.... Au bout d'un moment, fatigués, nous nous installons pour dormir... réveillés comme prévu à 3 heures. Il nous accompagne dehors et nous montre en-dessous, une entrée de chambre mieux abritée que l'endroit où, la veille, nous pensions passer la nuit (photo ci-dessus). C'est de la largeur d'un couloir et nous nous allongeons tous les trois, serré comme des sardines dans une boite. Nous "finissons" là notre nuit, ponctuée par l'arrivée
 Le temple, au sommet, hélas fermé....
de touristes, qui, comme nous, viennent voir le lever du soleil. Nous serons une bonne quinzaine en tout à voir le jour se lever, mais pas le soleil. Il y a encore du vent et une pluie fine tombe... Pas une météo terrible. Le gardien nous prépare du thé ou du café, et nous décidons de redescendre, visiblement le soleil ce n'est pas dans l'immédiat. Tous les autres sont déjà repartis quand nous attaquons à notre tour la descente.
Un petit thé qui fait du bien...
La pluie nous accompagne pendant une dizaine de minutes, et finalement nous avons de la fraicheur pour nous accompagner jusqu'en bas. Nous avons la chance de trouver un bus pratiquement au moment où nous arrivons et atteignons Hatton juste pour déguster un excellent "rice & curry"... Encore
une fois la chance nous sourit, il reste 3 places dans un "express" pour Colombo où nous arriverons assez tôt pour que Béa puisse (un peu) récupérer. Pour la petite histoire nous aurons des courbatures (cuisses & mollets) jusqu'au jeudi. Même si on marche régulièrement à Colombo, c'est tout plat!
C'est parti pour la descente, avec une visibilité réduite...
Voilà nous avons fait l'Adam's Peak! Certes les conditions dans lesquelles nous l'avons fait sont très différentes de ce qui se vit durant la saison, avec la foule, les boutiques ouvertes tout le long du parcours, le temple au sommet ouvert... mais cela nous aura permis de situer le cadre de toute cette ferveur religieuse et d'en imaginer l'atmosphère. Ce sera peut-être pour une autre fois, qui sait? Voir le diaporama de notre ascension
Arrivée en bas, la vie reprend le dessus. Nous sommes dimanche... et pourtant dans les plantations de thé, la cueillette continue. Ici, contrairement à beaucoup d'endroits, ce sont des hommes qui cueillent!
A suivre...


jeudi 15 mai 2014

Vesak ou la poya de mai

Béa s'est équipée : un drapeau bouddhique et une lanterne!


Comme annoncé Béa est en congé en ce mercredi 15 mai. Mais ici tout le monde a deux jours fériés, le mercredi mais aussi le jeudi pour fêter Vesak, la pleine lune de mai. Cette fête commémore la naissance, la vie et la mort de Bouddha et est très suivie par tous les bouddhistes. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le bouddhisme
On ne sait pas trop quelles seront les festivités à l’ordre du jour, il n’y a pas de programme. Tout le
monde nous dit que ça va être magnifique. Nous savons que ça se situe dans le secteur du lac sud de Beira, vers le Seema Malakaya et le temple Gangaramaya que Béatrice a visité dans ses premiers temps libres à Colombo. Mercredi soir nous partons en bus pour ce secteur vers 18 heures et nous nous promenons sur les rives du lac parmi une foule nombreuse.Nous nous dirigeons vers le temple Gangaramaya, un peu par hasard, et découvrons qu’aujourd’hui c’est le lieu névralgique de la célébration de Vesak. Le temple est bondé de fidèles, tout de blanc vêtus, et qui assistent à une puja de circonstances. Pour l’occasion le temple est ouvert et Béatrice se fait un plaisir de découvrir ce temple dans une ambiance de recueillement, et pour Philippe c'est une découverte.
C’est impressionnant, vraiment de voir toute cette foule et cette ferveur. Les prières, l’odeur de l’encens, la chaleur des bougies contribuent à créer cette ambiance particulière.(voir le diaporama du temple)
Ensuite nous nous promènerons le long des rues décorées de drapeaux bouddhistes et de lanternes multicolores, alors que les arbres sont parés eux-aussi de nombreuses guirlandes électriques, tout comme de nombreux bâtiments.  Sur le lac des fleurs de lotus géantes ont été intallées, ainsi que d’autres décorations illuminées. C’est la fête des lumières. Tout le long des rues sont installés des stands, avec des tentes carrées. Dans chacune
d’elles on a construit une grande structure avec divers éclairages, sur le thème du bouddhisme. Nous apprendrons qu’il s’agit d’un concours, il y en a plus de 300. Sur la photo ci-contre, on s'active pour être prêts à temps! Beaucoup sont réalisées par des militaires, des policiers, des grandes entreprises. Nous apprendrons aussi, enfin, que toutes ces œuvres seront visibles… demain jeudi à partir de 19 heures… et que pour aujourd’hui il n’y a plus rien à faire d’intéressant. Comme Béa travaille demain, nous décidons de rentrer pour revenir voir tout ça demain…
Jeudi 16 mai. Béa a travaillé jusqu’à 15h00, et après un moment de récupération, nous retournons en ville, comme la veille vers 18 heures. La foule est encore plus importante que la veille et nous ne savons pas vraiment ce qui va se passer. Comme la veille la rue qui borde le lac où se déroule toutes les festivités reste ouverte à la circulation créant ainsi une pagaille monstre, ainsi qu’une pollution incroyable… Nous   
respirons le CO2 à pleins poumons, un régal. Nous ne savons pas trop où nous mettre pour ne rien perdre du spectacle, mais ne sachant pas vraiment ce qui va se passer c’est plutôt difficile. A sept heures pétantes, le président Mahinda Rajapaksa (photo ci-contre) allume les illuminations et la musique se met en marche, ainsi que trois embarcations illuminées où ont pris place des chorales. Il faut reconnaitre cela crée une belle ambiance. Maintenant ça y est toutes les constructions artistiques sont livrées aux regards du public et nous arpentons les rues pour les découvrir.
Il y a de belles idées et des créations très originales. A noter que la plupart de ces réalisations sont motorisées et tournent sur elles-mêmes. Certes le thème ne permet quand même pas des folies, mais on voit de jolies choses.  La foule grossit à vue d’œil.
Nous passons devant un chapiteau au moment où des chanteurs font leur apparition. Nous écoutons quelques chansons avant de continuer à admirer les créations lumineuses. Vers 22 heures nous prenons la décision de rentrer, Béa a encore du travail demain… La rue par laquelle nous rentrons, et encore ouverte à la circulation, est noire de monde, les voitures sont bloquées. Nous comprenons pourquoi en arrivant au carrefour suivant, car la rue perpendiculaire est saturée elle-aussi de véhicules, alors que de partout affluent une multitude de gens… Finalement nous ne sommes pas mécontents de partir car une foule comme ça c’est impressionnant. Rassurez-vous, il n’y a pas d’alcool vendue les jours de poya, c’est peut-être mieux...

Nous apprendrons quelques jours plus tard que dans un autre quartier de Colombo, une Perahera (parade en principe avec des éléphants) aurait eu lieu... Voir une vidéo de la Nawam Maha Perahera qui se déroule à Colombo lors de la poya de février au temple de Narangarama. C'est assez long (plus de 13 mn), vous arrêtez quand vous en avez assez...
A propos de Perahera, la plus célèbre est celle de Kandy qui a lieu fin juillet-début août, où le prix des billets pour y assister est assez élevé (vidéo) et où il est difficile de trouver à se loger durant cette période.
Sur le chemin pour  aller trouver un tuktuk, nous passons devant un stand où on nous offre un thé brûlant.
Déjà en rentrant de l’école avec Béa (photo ci-dessus) on nous avait offert un verre de sirop. En effet lors de cette fête il est de tradition pour les riches d’offrir boissons, ou même nourriture. Nous verrons des endroits avec de longues queues où des repas étaient offerts à qui voulait. C’est aussi l’un des aspects de Vesak. Nous en savons un peu plus sur les traditions du Sri Lanka…
Le week-end prochain, en route pour Kandy ; à suivre…
D'autres photos de la poya de Vesak!


Photo ci-contre : une autre manière de faire des frites!

jeudi 8 mai 2014

L'île de Delft



C'est l'île au sud-ouest!
Pour notre dernier jour à Jaffna nous avons prévu d’aller visiter l’île de Delft, appelée également  Neduntivu. Nous prenons le même bus que mardi pour nous rendre à l’embarcadère de Kurikadduwan. Comme l’avant-veille on nous demande de noter dans un cahier nos noms, prénoms, nationalité et numéros de passeports sur un registre. Ensuite nous nous installons avec les autres passagers sur le bateau qui va nous amener sur l’île. Nous 
sommes une trentaine. Les  femmes n’ont pas l’air très rassurées et en plus cette fois pas de gilets de sauvetage, alors que nous lirons une affiche à l’arrivée à Delft que c’est obligatoire…  D’autres n’ont pas été vraiment au mieux de leur forme. En ce qui nous concerne ça s’est plutôt bien passé, même si on a trouvé les 10 km de traversée un peu longuet .Nous n’en aurons pas plus au retour. Cette traversée va durer une heure trente et nous sommes face au vent, dans une mer qu’on peu qualifier  

d’agitée. Nous avons la chance d’être du bon côté, les femmes qui se trouvaient sur l’autre bord sont arrivées passablement mouillées par les vagues. Certaines ont passé la traversée allongées face contre le plancher, la tête couverte, ne préférant rien voir…
  Nous avons fini par arriver et mettre le pied sur l’île en question, intrigante et balayée par les vents, comme dit notre cher Lonely Planet. L’île compte 5200 habitants et les chemins en terres sont souvent bordés de muret  en … coraux, dont la plupart proviennent de l’île elle-même. Alors qu’on se demande comment on va organiser notre temps, un tuktuk vient nous proposer de nous emmener voir  les principales curiosités de l’île pour 1500 Rs (environ 8/9 €), pendant environ 1h30. Nous nous empressons d’accepter, n’ayant pas de plan B. Nous découvrons donc l’île couverte de nombreuses palmeraies et cocoteraies, et que nous trouvons très propre. Notre « guide » commence par nous montrer la pierre géante (photo ci-dessus), dont on dit qu’elle continue  de grandir… Le

deuxième arrêt sera pour voir l’unique spécimen de baobab; (photo ci-contre) vraiment impressionnant avec une cavité à son pied énorme. Ensuite, après un arrêt pour acheter du carburant, puis un autre pour que nous achetions de l’eau, il s’arrête devant l’ancien hôpital en ruines ; c’est pour nous montrer un peu plus loin un vieux pigeonnier en pierre dans le style de ceux qu’on peut voir dans le sud-ouest chez nous. Nous continuons jusqu’au nouvel hôpital où il s’arrête, pensons-nous pour nous le montrer et nous le faire visiter. Erreur, nous ne faisons que le traverser pour aller voir les ruines de l’ancien fort hollandais, à proximité du cimetière, situé au bord de la plage.
Nous traversons l’île pour aller voir les chevaux sauvages dans un cadre naturel magnifique.
Puis sur le retour, nous nous arrêtons voir l’empreinte de pied géante laissée dans la roche par… on ne sait qui. Le chauffeur nous montre également à proximité de cette empreinte des restes de stalles pour les
chevaux, mais nous n’avons pas bien vu ce qu’il nous montrait. C’est le moment de rentrer en passant par la plage, où notre chauffeur nous attend, le temps d’un bain sur une plage magnifique et surtout, la plage la plus propre que nous ayons pu voir au Sri Lanka. L’eau es très belle, chaude et peu profonde. Avec des enfants c’est un endroit formidable. Pourvu que ça le reste, un hôtel est en construction et devrait bientôt accueillir des touristes. Notre conducteur de tuktuk nous a confié qu’il est possible de trouver de quoi loger actuellement sur l’île. Au cas où vous seriez intéressés on a son
numéro de téléphone… Finalement il nous dépose à proximité de l’embarcadère, devant une sorte de « restaurant » où nous commandons un « rice & curry » qui nous fera le plus grand bien. A 14h nous embarquons, pour partir à la demie sur un bateau plus gros et plus puissant, pour une traversée qui ne durera guère plus d’une heure. Voir le diaporama de notre visite de Delft
Pour le retour en bus à Jaffna nous compliquons un peu les choses. Nous nous faisons déposer à Velanai, et de là nous prenons un autre bus jusqu’à Kayts. Nous attendons ensuite un ferry (gratuit), avant de prendre un dernier bus, dans lequel nous discutons avec une dame du pays qui vit en
Angleterre, et qui nous donne deux bananes de son jardin. Diaporama environs de Kayts. Le bus mettra un temps fou pour nous ramener à Jaffna. Comme hier nous avons commandé le repas à la guest-house, et nous ne le regrettons pas car nous n’y arrivons qu’à 19 heures, un peu fatigués de la journée. Circuit intéressant qui nous aura permis de faire le tour de la région, très différente du reste du Sri Lanka, et de faire des rencontres sympathiques.
Le lendemain nous partons de la guest-house vers 7h30, pour aller prendre le bus pour Palai, puis rentrer directement sur Colombo en train. Le voyage d’une durée initiale de 8 heures, va finalement en prendre 10 ! Nous faisons connaissance avec un monsieur qui fait partie de la fédération sri lankaise de judo.
Philippe ne peut s’empêcher de lui parler de son cousin Christophe, médaillé de bronze de la discipline aux jeux d’Atlanta. Notre nouvel ami doit se rendre en juillet à Genève avec son épouse ; ils sont jeunes mariés depuis janvier dernier. Nous lui proposons de venir nous voir lors de son séjour en Suisse. Peut-être nous reverrons-nous dans nos montagnes ?
La voie ferrée longe de nombreuses rizières sous le soleil couchant. (photo ci-dessus) Nous arrivons en gare de Colombo un peu émoussés par ce voyage, avant de prendre le bus qui nous dépose pas loin de chez nous, où nous arrivons sur le coup des 21 heures…. Les vacances sont finies, enfin presque Béa ne reprend le travail que lundi matin ; et en plus mercredi c’est férié. C’est Vesak, la poya (pleine lune de mai). Ce qui constituera le sujet du prochain article. A suivre…


mercredi 7 mai 2014

Keerimalai & Point Pedro

Aujourd'hui mercredi nous avons décidé d'aller visiter le nord de Jaffna en utilisant les transports en commun. Au passage, regardez sur la photo ci-contre comment le vendeur de tickets tient ses billets! (cliquez pour agrandir). Nous partons d'abord voir la source sacrée de Kerimalai avec un bus, direction Kankesanturai, qui se trouve au bord de la côte nord mais.... qui est encore une zone militaire non accessible! Le bus nous descend à proximité de la barrière et fait demi-tour! Nous n'avons plus qu'à retourner 800 m en arrière, jusqu'au carrefour de la route qui mène à Keerimalai, distante d'environ 4 ou 5 km... Nous
commençons à marcher, dans l'attente d'un bus, et finalement c'est un bus militaire qui s'arrête et on nous propose gentiment de nous emmener là-bas. Depuis la fin de la guerre, le ministère de la défense est également celui de l'aménagement du territoire, et les nombreux militaires sont occupés à cette mission.
Ils nous posent à l'entrée de Keerimalai et nous commençons par visiter le temple bouddhiste  
Nagureswaram Shiva Kovil (photos ci-dessus et ci-contre)  Ce temple a beaucoup souffert de la guerre, notamment lors des bombardements de 1990, et est en pleine reconstruction, notamment son gopuram. Un militaire nous demande de laisser notre sac-à-dos à l'entrée... Nous lui faisons comprendre qu'il contient des affaires importantes et nous dit qu'il veille et qu'il n'y a pas à nous inquiéter... Les photos intérieure sont interdites (voir lien ci-dessus).
Nous prenons ensuite la direction de la source sacrée et passons devant un bâtiment neuf, qui est en fait un centre de congrès hindouiste. Un monsieur nous propose la visite et nous explique que son créateur est un américain passé par l'Allemagne, et qui diffuse la foi hindoue.A l'extérieur on peut admirer une fresque relatant l'histoire de la source sacrée de Keerimalai. La légende veut qu'elle doive sa notoriété à une visite d'une princesse Chola au VIIème siècle : non seulement elle guérit immédiatement de son trouble digestif lorsqu'elle s'y baigna et pria Murugan, mais sa difformité faciale (semblable, parait-il, à une tête de cheval) disparut aussi!
La source sacrée est un peu plus loin. En fait ce son des bains construits au bord de la mer. Le côté homme est constitué d'un bassin à gradins, aux eaux bleu-vert dit le guide (ce sont eux qui le dise!), qui se détache sur la mer. Les femmes disposent d'un bassin plus petit entouré de hauts murs, les dissimulant de la vue des hommes... Philippe testera, rapidement, les installations des hommes (bien sûr), ouvertes à la vue. Les femmes doivent se baigner avec un tee-shirt ou un vêtement préservant la pudeur... Nous repartons un peu déçus, mais on aura vu ce que c'était. Voir le diaporama de la source de Keerimalai
Pour rejoindre Point Pedro, on nous explique qu'il n'y a pas d'autre possibilité que de retourner à Jaffna et de là, reprendre un bus pour Point Pedro. Nous avons du mal à croire qu'ici, où les bus vont partout, il n'y en a pas un qui relie Chunnakam à Puttur, ce qui serait plus simple. Ne voulant pas nous mettre dans une galère nous suivons malgré tout les conseils et donc nous finissons par arriver à Point Pedro après avoir longé en bus la côte entre Valvettiturai et Point Pedro, où beaucoup de maisons sont détruites (guerre, tsunami), et où vivent de nombreux pêcheurs faisant sécher leur poissons, protégés de la voracité des nombreux corbeaux par des filets. Voir le diaporama. A Point Pedro le chauffeur du bus nous informe que le dernier bus pour rentrer à Jaffna est à 20 heures, nous avons donc tout notre temps puisqu'il est 14h30 et que nous avons mangé à Jaffna avec une feuille de bananier comme assiette (photo ci-dessus). C'est écologique, car à la fin on met tout à la poubelle, surtout qu'au Sri Lanka en général on mange avec la main droite (nous on met les deux...). Pour rassurer tout le monde, il y a toujours un lavabo où on se lave les mains avant et... après, bien sûr! On nous donne souvent des couverts, parfois juste une cuillère, mais de temps en temps on fait comme les locaux!
Cette parenthèse culturelle fermée, à la descente du bus nous voyons un réparateur de vélos, et nous demandons si il serait possible d'en louer. La réponse est négative et c'est bien dommage car ici c'est tout plat et pour longer la côte et découvrir un peu plus les environs cela aurait été pratique. Cela viendra peut-être avec le temps. Nous partons donc à pied, en suivant les indications du chauffeur de bus, et nous commençons à traverser le quartier de pêcheurs en direction du phare (photo ci-dessus). Le temps est plus que couvert, mais au pire on risque d'être mouillé... Un tuktuk passe et s'arrête, nous lui demandons s'il peu nous emmener voir la
plage... Il nous propose pour un peu plus d'un euro de nous emmener on ne sait pas vraiment où. Il y a déjà un jeune installé derrière, qui nous apprend qu'ils sont pêcheurs et nous montre sa maison lorsqu'on passe devant. Nous arrivons vers le phare et sitôt que nous l'avons dépassé le chauffeur s'arrête, c'est la fin de la course... Nous trouvons que c'est un peu court pour le prix, mais bon c'est comme ça. Nous sommes au début de la plage de sable et
nous commençons à la longer, pieds nus sur le bord quand, cette fois la pluie est là. Heureusement une petite hutte de pêcheur nous abrite et nous y attendons la fin de l'averse. Nous poursuivons encore pendant une bonne demie-heure sous la chaleur (la pluie ne fait pas baisser la température) et décidons de retourner sur nos pas. Nous croisons des jeunes filles qui rentrent du collège (photo au dessus). Arrivés au niveau du
phare une grosse averse nous arrose à nouveau et nous trouvons refuge sous l'avancée de toit d'une petite boutique fermée. La pluie s'arrête aussi vite qu'elle est venue et nous continuons, jusqu'à ce qu'on tombe sur des pêcheurs dont l'un est en train de dépecer une raie manta, ce que notre guide, Lonely Planet, évoquait. Nous sortons l'appareil photo et observons le travail qui consiste à découper soigneusement la partie supérieure de la peau, qui en fait est un matériau semblable au cuir et... étanche. Son travail terminé le pêcheur s'en va et... nous propose de venir chez lui. Nous n'avions pas fait attention mais c'est le jeune qui était à l'arrière du tuktuk. Nous le suivons et il nous fait rentrer où il vit avec deux autres collègues dont le conducteur du tuktuk, pêcheur lui-aussi. Ils nous propose un café (délicieux, genre café turc). Ils nous montre des peaux de raies mantas séchées qui ont effectivement la texture du cuir et ils nous expliquent qu'ils exportent ces "peaux" et la chair du poisson (qui est conservée dans le sel) en Chine. Nous faisons des photos et demandons leur adresse pour les leur envoyer depuis Colombo. Vraiment un moment d'échanges très sympas et inattendu.
Voir le diaporama avec les pêcheurs
Nous commençons à retourner sur Point Pedro à pied, et en passant devant une petite boutique, Béa s'offre
un sac de courses comme tout le monde possède ici. Au même moment nos pêcheurs repassent avec leur tuktuk et nous proposent de nous emmener au bus. L'un des deux va chez le médecin, il s'est coupé en dépeçant le poisson...
Retour à Jaffna en bus où nous arrivons alors que la nuit est déjà tombée. Béa fait quelques boutiques de vêtements (en provenance d'Inde toute proche), et il y en a une kyrielle avec un choix de tenues très colorées et très sympas.
Ensuite nous prenons un tuktuk pour rentrer à la guest-house, Ce soir ça tombe bien on a commandé le diner, qui se révélera délicieux. Demain visite de Delft, île nommée également Neduntivu.