dimanche 27 avril 2014

Sigiriya : le rocher du lion


Après une bonne demie-heure de bus nous voici arrivé à notre première halte dans une guest-house : le Nilmini Lodge. Chambre bon marché, eau froide, mais par cette chaleur c'est pas plus mal, et ventilateur ainsi qu'une moustiquaire; tout ça pour 1800 Rs (environ 10€)... Nous y resterons deux nuits. La propriétaire nous informe qu'aujourd'hui il y a une kermesse pas très loin de l'accès au site du rocher. Comme il est tôt, à peine 16 heures, nous décidons, après une douche rafraîchissante, d'aller y faire un tour, même si Béa est un peu ko. Il faut dire qu'il fait très chaud, environ 38/40 et qu'on s'est levés à 4h00...

Finalement nous ne verrons qu'un concours de tir à la corde des plus banals, des cormorans et des singes qui se laissent photographier. Au hasard de notre tour nous tombons sur un atelier de sculpture sur bois et le patron nous explique toutes les essences qu'ils travaillent, notamment une essence qu'il a appelée rainbow wood (bois arc-en-ciel). Il a fait des copeaux avec une râpe, les a mis dans un demi-verre d'eau et ensuite il a ajouté divers produits, citron, soude,chaux... A chaque produit rajouté le liquide prenait une teinte différente. Il nous a expliqué que c'était de cette manière qu'il teintait les masques sculptés dans ce bois et que la teinte  résistait au temps et à la pluie. Bien entendu ce procédé donne des teintes beaucoup

 moins criardes que les colorants artificiels. Nous avons encore acheté quelques tomates pour notre pique-nique du lendemain chez un marchand très sympa... Nous rentrons nous reposer en prenant au passage deux jus de fruits frais, mangue pour Philippe et avocat pour Béa; mais son jus est très épais et a du mal à passer. Nous dinons à la guest-house en compagnie d'un couple varois qui n'a pas remis les pieds en France depuis... 7 ans! Ils viennent de vendre, la mort dans l'âme pour elle, leur voilier à Singapour, avec lequel ils ont réalisé deux tours du monde... Lui jette l'éponge, mais elle, est très déçue et n'a pas encore digéré la séparation d'avec son bateau. Quand on entend leurs souvenirs on a l'impression d'être pantouflards...
Au réveil Béa ne se sent pas bien et abandonne le petit-déjeuner pour filer se recoucher... Mais à 9h00 la revoilà nettement plus en forme et du coup nous décidons de visiter ce fameux rocher dont le droit d'entrée de 30$ est le plus élevé de toutes les visites programmées.
Pour connaitre l'histoire de ce site voici un lien en français, qui est très complet. La visite débute par la
traversée des jardins, avant d'attaquer la montée à proprement parler. Une chance pour nous, la roche est à l'ombre jusqu'à midi, et par conséquent notre départ tardif ne porte pas trop à conséquences, même si la température est déjà élevée (ça ne descend jamais en-dessous de 26/27 de toute façon). Il va de soit qu'il ne faut pas oublier les bouteilles d'eau! Ni les casquettes!
Nous avons la chance d'effectuer la visite sans trop de monde et ce n'est pas plus mal car certains passages, notamment l'escalier qui mène aux fresques est plutôt étroit et sa forme hélicoïdale créée des "bouchons".

Nous découvrons donc les célèbres fresques de femmes aux seins nus, dites des demoiselles de Sirigiya.. Celles-ci  sont vraiment bien conservées et sont vraiment belles.Grande curiosité du Sri Lanka et merveille artistique, les fresques de Sigiriya ont été peintes sur une corniche naturelle du Rocher du Lion. L'identité des femmes représentées est inconnue, peut-être sont-elles des apsaras (nymphes célestes), des reines ou encore des servantes. Une théorie moderne affirme qu'il s'agirait de Tara, forme féminine de Boddhisatsva, divinité majeure du bouddhisme Mahavana, sous différentes apparences. Découvertes en 1831 par le plus grand des hasards, les fresques doivent leur état de conservation excellent au fait d'être abritées de la lumière et de la pluie. L'époque de leur réalisation, le Vème siècle sous le règne du roi Kasyapa, reste également un sujet de discussion. En tout, une vingtaine de femmes ornées de bijoux, souvent réunies deux par deux, la main droite mi-levée et portant des fleurs. (voir le diaporama)
Nous reprenons notre montée après un passage où le chemin s'accroche à la paroi rocheuse abrupte, protégé vers l'extérieur par un mur de 3m de haut. Sur l'enduit poli qui couvre le mur, les visiteurs notèrent, pendant un millénaire, leurs impressions sur les femmes de la galerie, du moins c'est ce que dit la légende... Les graffitis qui datent principalement de la période allant du VIème au XIVème siècle, sont d'un intérêt primordial pour les chercheurs car ils montrent le développement de la langue et de l'écriture cinghalaises et dévoilent une critique de l'art et de la beauté. Nous débouchons ensuite, au nord du rocher, par un chemin étroit à une large plate-forme qui a donné son nom au rocher (Sigiriya signifiant "le Rocher du Lion"). On accède à un escalier situé entre deux pattes de lion. Jadis l'ascension finale débutait par un escalier qui passait entre ses pattes et entrait dans sa gueule. Le symbole du lion visait à rappeler aux dévots qui gravissaient le rocher que le Bouddha était Sakya-Simha (le lion du clan Sakya) et que les vérités qui sortaient du son de sa bouche étaient aussi puissante
                                                                                                             
que le rugissement d'un lion. Aujourd'hui, le lion, érigé au Vème siècle, a disparu. Restent les premières marches et les pattes.Le sommet aplani du rocher, qui couvre 1,6 ha, devait être jadis entièrement construit, mais il ne reste aujourd'hui que les fondations. Le site est si impressionnant que l'on comprend pourquoi la légende d'un palais ou d'une forteresse en  ce lieu s'est substituée à la réalité plus simple d'un monastère. Un bassin de 27m sur 21m, creusé dans la roche, évoque une piscine moderne, même s'il est probable qu'il ne s'agisse que d'un simple réservoir. Notre arrivé au sommet a été perturbé par un essaim de frelons, perturbés par les mouvements de quelques visiteurs, et nous ne faisions pas trop les fiers. En redescendant un guide nous a confié que chaque année des visiteurs étaient conduits à l'hôpital...
 Le bruit provoque des attaques de frelons!
Heureusement que le jour où nous y étions ça c'est mieux terminé!
Un site intéressant et qui garde sa part de mystère. On se demande comment tout cela a pu être construit...
Finalement nous terminons notre après-midi à la piscine d'un hôtel d'un standing un peu plus élevé que le nôtre et rentrons juste avant un gros orage.
Les vacances c'est ça aussi, non?
 Le lendemain départ pour un autre site du triangle culturel, Polonnaruwa; à suivre!

Juste pour le plaisir, voici cette plante déjà observée à Kigali (merci Hubert) et que nous avons de nouveau pu voir ici au Sri Lanka. Il s'agit de la sensitive. Au moindre choc (vent, pluie, toucher...), ses feuilles se replient. Voir la petite vidéo sur ce lien.


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